Bouddha
Une démonstration de la création d'une œuvre en ciment par la méthode dite en "creux perdu".
Le modèle, servant de creux pour la réalisation du moule, sera entièrement détruit lors de cette technique.
Dimensions : base de 40 x 40 cm - hauteur 48 cm.
Les étapes de réalisation sont définies ici:
- photo 1 à 6 Création du modèle.
- photo 7 jusqu'à la fin Technique du creux perdu.
Le détourage des photos m'a semblé nécessaire pour mieux appréhender les détails
sans être pollué par un environnement ne présentant aucun intérêt.
photo 1
Pour éviter de manipuler une très grosse masse de terre
j'ai confectionné un noyau central avec des boites
alimentaires et autres objets.
Le tout maintenu par un adhésif.
Afin de faciliter la récupération de la terre ultérieurement
l'ensemble est recouvert d'un plastique.
Les premières masses de terre sont posées.
La masse globale est posée.
Des indications, des positionnements de volumes
sont réalisés ici. Etape de mise en place
des plans généraux que l'on peut qualifier d'ébauche.
De proche en proche, par enlèvement de matière
le sujet poursuit sa croissance pour naître à la lumière.
Le modèle est terminé, la terre est encore fraîche.
A partir de cette étape la technique du creux perdu
commence. Dans un premier temps il faut définir le plan de
joint. C'est à dire la surface de jonction entre 2 ou plusieurs
parties d'un moule.
Dans du clinquant ou image radio découper des petits
morceaux rectangulaires sur 3 cm de haut x 4-5 cm
de long environ. Enfoncer côte à côte ces petits éléments
avec un léger recouvrement le long du plan de joint.
Prévoyez quelques clés de positionnement, voir photo 8
et détail ci-dessous au niveau de l'épaule un petit V.
photo 2
photo 3
photo 4
photo 5
photo 6
photo 7
photo 8
détail de la clé.
On remarque également le recouvrement des pièces.
Le travail est toujours réalisé dans le frais.
Préparer un plâtre liquide dit barbotine avec un colorant de la gouache par exemple.
Projeté ce mélange sur le modèle en une faible épaisseur (3 à 5 mm selon modèle).
Cette première couche est dite "d'alerte", nous verrons plus loin pourquoi.
Une première face terminée.
L'ensemble terminé ne pas oublier de gratter le clinquant du plan de joint. Celui ci doit être apparent.
La couche d'alerte étant terminée une deuxième et dernière couche de plâtre sera projetée. Préparer un plâtre plus épais, sans colorant, en quantité suffisante pour avoir un moule d'une bonne épaisseur.
Enduire généreusement.
détail du plan de joint gratter
photo 9
photo 10
photo 11
photo 12
photo 13
photo 14
Après avoir terminé ne pas oublier de gratter le plan de joint.
Laisser sécher votre plâtre.
Le plâtre étant suffisamment solide, l'ensemble est basculé sur un côté afin d'accéder à la base du moule.
Nous voyons parfaitement la structure d'origine photo 1 et 2.
Là, commence l'enlèvement de la terre c'est à dire le modèle. Par conséquent la perte de l'œuvre originale.
Une bonne partie du moule a été dégagé, nous commençons à voir le plâtre. Enfin une coque libre il faut finir la deuxième.
Ce n'est pas le moment de casser le moule !!!!!
Voilà, les 2 parties du moule sont entièrement vides.
Le modèle !!!! La terre serra réutilisée pour d'autres œuvres.
Ont comprend mieux le nom de cette technique CREUX PERDU.
Il est impératif de nettoyer correctement l'intérieur des coques
à l'eau. Il ne doit rester aucun morceau de terre.
Comparer avec la photo 18.
Un phénomène optique peut vous donner l'impression de voir le modèle en relief, il n'en est rien. Il s'agit de l'intérieur des coques.
Surtout la photo suivante.
A ce stade il convient d'appliquer un agent de démoulage.
Ici j'ai utiliser du savon de Marseille (grande surface)
puis une couche d'huile de tournesol. Vous voyez la salade?
Expérience personnelle.
A propos des agents de démoulage voir les ouvrages :
Le moulage et Le guide du moulage, rubrique bibliographie.
Référence garantie.
Le moule est assemblé et jointoyé à l'extérieur avec du plâtre.
Ainsi le moule fait bloc et n'est plus qu'une seule pièce.
Il faut également colmater le plan de joint intérieur.
Pour ce faire, j'ai pris des petits morceaux de terre fraiche
que j'ai roulé entre mes doigts avec de l'huile.
Puis j'ai lissé le plan de joint intérieur.
Voir les détails suivants :
photo 16
photo 18
photo 17
photo 19
photo 20
photo 21
photo 22
photo 23
photo 24
Le moule est prêt à recevoir le matériau de tirage.
Ici du ciment mélangé avec un colorant spécial pour ce type de matière. Voir les magasins de matériaux pour gros œuvre.
Il convient d'avoir un matériau de tirage plus dur que celui
du moule. Car les chocs répétés lors de la destruction du moule pourrait endommager le modèle. Le moule est rempli, et ne doit pas s'ouvrir en deux ni fuir de toute part sous la pression exercée du matériau de tirage. Ne pas hésiter à entourer, serrer le moule entre des cordes, selon taille du modèle. A présent une longue pose est nécessaire, attendre la prise et le durcissement du tirage.
Le matériau de tirage étant sec, commence la délicate destruction du moule plâtre. NE PAS FRAPPER BRUTALEMENT. Prévoir si nécessaire, avant destruction, des repères sur le moule pour les zones fragiles. Nous arrivons très vite sur la couche de plâtre coloré dite couche d'alerte. C'est la première couche de plâtre qui a été projetée (photo 9 à 11) et de faible épaisseur environ 3 à 5 mm. Cette couche porte bien son nom puisqu'elle est au contact du modèle et nous avertis du risque potentiel d'endommager le tirage final. Donc sentir, mesurer, les chocs, les gestes. Moment de tension extrême... Comme une renaissance ou reconnaissance, l'œuvre prend vie et nous encourage à poursuivre. Mais la tension demeure toujours. Il y a encore du travail... Nous pouvons remarquer que des parties entières se détachent, c'est un grand soulagement. La pression baisse... Il faut poursuivre l'effort avec la même écoute de la matière, sa résonance, sa finesse...
Apprendre pour l'œuvre suivante, car chaque réalisation est unique. AH TENSION! Quand tu nous tiens. OUF!!! Nous respirons.
Aucune casse. Le plus gros est réalisé.
L'étape suivante consistera à éliminer toutes les minuscules
parties de plâtre restées prisonnières. Un travail minutieux et fastidieux. Voilà l'ouvrage dans son cadre naturel au pied d'un mimosa. Pour anecdote, cette photo hélas floue, a été prise à peine 5 mn après la mise en situation de la sculpture.
Étonnement général garanti.
photo 25
photo 26
photo 27
photo 28
photo 29
photo 30
photo 31
photo 32
En guise de conclusion sur la technique du creux perdu.
Cette technique ne s'applique pas à toutes les sculptures.
En particulier pour des oeuvres présentant des faiblesses dimensionnelles, tel que de fins éléments
suspendus dans le vide, anses fragiles, dentelles etc...
Ici le ciment à permis d'encaisser les chocs, mais un tirage en plâtre dur, même de type alpha, peu rompre.